
Un poème de Yehuda Amichaï
Où serons-nous quand ces fleurs deviendront fruits
dans le proche entre deux, où la fleur n’est déjà plus une fleur
et le fruit pas encore un fruit. Quel merveilleux entre deux
nous formions l’un pour l’autre. Entre nos corps,
entre nos yeux, entre l’éveil et le sommeil.
Entre chien et loup, ni jour ni nuit.
Ta robe de printemps a pris si vite
les couleurs de l’été, elle flotte sous la brise d’automne.
Ma voix n’est plus ma voix
mais déjà, presque prophétie.
Quel merveilleux entre deux nous étions, comme une terre
entre les fissures du mur, brin de terre têtue
sous la mousse, et les épines du câprier
dont l’amertume
rendait plus doux ce que nous mangions ensemble.
Voici les derniers jours des livres,
les derniers jours des mots,
avant le jour où tu comprendras.
Traduction Michel Eckhard Elial
- Posted by shemesh
- On 18 avril 2016
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