
Kadmi – Cohen sur l’hébreu
Notre langue, l’hébreu, porte d’entrée de la Vérité juive n’a pas l’extraordinaire fécondité du grec, ni la puissance constructrice du latin.
Sa maîtrise inégalée, et pour nous inégalable, est ailleurs.
Il y a en hébreu un remarquable dédoublement : tout est concret, tout est positif. Aucune fiction ni intellectualité pure. Mais c’est du concret et du positif, et souchés sur eux, que l’abstrait et l’imaginé se dégagent. Les fantaisies les plus débridées, l’ésotérisme le plus extravagant sont possibles, pourvu qu’ils soient juchés sur le réel, pourvu qu’ils aient un lien avec lui, fût-il celui d’une assonance.
L’hébreu est d’une concision qui se ressent encore de la contraction – si riche d’infinies possibilités – de l’idéogramme originel. Et chacun de ses mots dans notre conscient, dans notre subconscient, dans notre inconscient, des prolongements, des correspondances, des résonances. Et chaque phrase hébraïque,aux facettes taillées, lance tant de feux que ce n’est pas l’exiguïté du diamant que l’on aperçoit mais l’espace que couvre le scintillement, et qui épaissit d’autant l’ombre environnante.
Elle n’est pas très riche en mots, notre langue.Mais ceux qu’elle possède sont admirablement répartis entre les catégories à exprimer. Et il y a quelque chose de divin et assurément de surhumain, dans la sagesse qui a présidé à la répartition des mots.(…).
extrait de « Apologie pour Israel » – 1937
- Posted by shemesh
- On 23 août 2016
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